Amazigh –Tamazight (Berbère / Langue berbère)

 

Orthographe française : Amazigh, tamazight
Forme berbère : Amaziɣ (Berbère)
plur. : Imaziɣen, "Berbères"
fem. : tamaziɣt, "(la/une) Berbère" et "(la) langue berbère"

 

Ce terme est traditionnellement employé par certains groupes berbérophones pour se désigner eux-mêmes :

  • Dans l’ensemble du Moyen-Atlas et Maroc central (aire tamazight).
  • Par l’ensemble des groupes touaregs, sous la forme locale amaheɣ, amajeɣ, amaceɣ.
  • au Sahara et en Tunisie, le terme est souvent utilisé concurremment à une désignation locale. Parfois, au Sahara, amaziɣ peut désigner "l’homme libre" (par opposition à l‘esclave), "le maître", "le noble", "le seigneur", voire même Dieu (Gourara).

Amaziɣ est également connu depuis l’Antiquité, à travers les sources latines, en tant que dénomination de nombreux groupes tribaux (Mazices etc.), dispersés sur l’ensemble du territoire de l’Afrique du Nord.
Et dans les sources arabes médiévales (Ibn Khaldoun), Mazîgh est présenté comme l’ancêtre d’une grande partie des Berbères. En réinterprétant ces conceptions généalogiques anciennes de l’histoire de peuples, cela signifie qu’une grande partie des Berbères s’identifiaient comme Imazighen.

A l’époque contemporaine, ce sont les militants kabyles des années 1940 (les « berbéro-nationalistes ») qui en ont généralisé l’usage. En quelques décennies, le terme s’est imposé comme auto-désignation des Berbères (Imazighen) et de la langue berbère (tamazight), alors que jusque là les différents groupes berbères, dans leur culture orale, ne disposaient d’aucune dénomination globale des Berbères et de leur langue. L’usage traditionnel ne connaissait que les dénominations locales (« Kabyles », « Chleuh », « Rifain », etc.). Seuls les lettrés, ceux qui avaient accès aux savoirs arabes et/ou occidentaux, connaissaient le concept de Berbère et de langue berbère. Il s’agit donc clairement d’un néologisme qui traduit l’émergence sociale d’un concept, jusque là très flou dans la conscience collective.

On constate que, depuis les années 1980, les institutions et le discours officiel algériens et marocains se sont alignés sur cet usage, aussi bien en langue française qu’en langue arabe.

 

S. Chaker

Pour une information plus détaillée, voir Amazigh/Tamazight.